Je me suis promenée ,là, par hasard, sans savoir,
Un aprés-midi, près du Palais des papes, l'âme éblouie,
Par un ciel si bleu, une eau si douce, une ville si réjouie,
Avignon, tu m'as tendu les bras, je t'ai pris sans histoire!
Le pont chante ta célèbre chanson, mélodie enfantine,
Qui fait rêver le touriste en quête d'époque lointaine,
Là où les voix divines invoquèrent une construction sereine,
Sur un Rhône s'engloutissant entre deux cités câlines.
Tant de comptines, de danses invoquant ce pont émoussé!
Tant de colère du Rhône rugissant de son eau gonflée !
Tant de mistral sifflant sur tes pierres attendries de chauds étés!
Tant de volonté à vouloir ce chef-d'oeuvre fragile et écourté!
J'aimerais danser plus longuement sur ce pont majestueux
Mais le temps presse, et le palais des papes sonne l'heure!
Ce moment d'égarement me donnait l'envie de ce bonheur,
Celui de croire que ce pont me mènerait aux portes des cieux!
Christine Duhamel.