Dans les champs, au creux de ce moulin calmé,
Je te revoyais au temps des blés en pagaille,
Où comme les ailes de papillons, tu dansais
Au gré des vents épousant nos fiançailles.
Tes ailes tournoyaient en cadence, en chœur,
Où les rouages de nos vies grinçaient parfois,
Sous les coups pressants du meunier sans cœur,
Qui s’arrogeait le droit de rester sous ton toit.
Les vents dominants dominaient ton humeur,
Tant tu pouvais être le moulin d’un câlin,
Au sentier des ânes qui portaient ton labeur,
Tant tu te savais orgueilleux sous tes refrains !
Nos vies ont changé, tu es devenu le gardien
D’un lointain passé, où tu te refais une cure,
Sous l’effigie du touriste qui nous retient
Le temps d’un dimanche passé sous ton augure.
Christine Duhamel.