Un matin, lors des brumes naissantes,
J'ai entrevu ton ombre, où allais-tu?
Sur ce quai, j'attends toujours, patiente,
Un soir, peut-être, au recoin d'une rue!
Les vagues qui s'effritent au pied du quai,
Comptent les jours, les heures d'espoir,
Où les prières ont tant pleuré depuis cet été,
Sur un départ filant au gré des vents d'un soir!
Les marins de ce port tanguent sur leurs pas,
Les chalutiers aux visages creusés évoquent
Ce passé où tu parcourais les mers là-bas,
Sans l'ombre d'un adieu, où va cette époque!
Les larmes aux yeux, ce quai m'interpelle!
Les vents de la côte vivent de ces écueils,
Où les âmes de nos marins chantent l'éternel!
Mais la mer gouverne nos vies de ses écueils!
Christine Duhamel.