BAGDAD CAFE.
Dans le désert lointain des âmes perdues,
Loin des grandes cités de lumière, de labeur,
Sous la rudesse d’un soleil accapareur,
D’un vent sableux cinglant les visages nus,
Valises à la main, sans projet, sans destin
Mes pas lourds de chagrin tracent cette route
Tant conquise autrefois, trop utilisée sans doute
Par des conquérants rêvant d’un Far-West lointain.
Bagdad Café n’était pas en fait un vrai mirage
Mais un motel où mon âme déçue s’y réfugiait
Pour oublier les déceptions d’une vie passée
Pour renaître sous un ciel épuré de lourds nuages.
Au cœur de ce café si calme, je m’étais imposée
Parmi ses occupants bigarrés au visage bruni
Par une vie dénuée de tendresse, lourde de soucis,
Où les rares visiteurs s’arrêtaient pour un café.
Ma passion pour la vie d’artiste redonnait vie
Courage et volonté à tous ses occupants sans renom,
Faisait de ce lieu, un joyeux théâtre de renom,
Sous le sourire d’un homme qui devint alors mon mari.
DUHAMEL Christine,
(D'après le film Bagdad Café et un arrêt à ce lieu mythique)