Les trottoirs se laissent aux pluies d’hiver,
Les pavés gris s’émoussent sous nos pas,
Dur de chanter, il fait si froid l’hiver,
Au givre, mes pieds frissonnent de froid.
Les lanternes qui éclairent nos chemins
N’osent se rebeller sur les idées durcies
Leur lumière guide les vies de chagrins,
Sur le noir velours des manteaux ternis.
L’œil rivé sur le chien qui se promène,
Je me sens vide, le cœur sans éclairci,
Les mains vides de projet, sans haine,
Je revois les jours roses qui sont partis.
Misère, tu me tends la perche sans hâte,
Ma voix ne peut dire les songes interdits
Mes lèvres s’ouvrent aux portes écarlates
De dédain, elles me laissent sous la pluie.
J’aimerais que ma joie cerise s’éveille
Sous le regard des autres, sans pitié
Mais que dire des autres qui veillent
A l’encontre de mes soupirs inavoués.
Christine Duhamel.