A Amsterdam, tu étais déjà si jeune, si pure,
De tes treize ans, tu te faisais toute une vie
D'écrivain où tu prônais une nouvelle culture,
Sur le droit des femmes, des juifs, des soumis.
Les joies de l'écriture créèrent ton journal intime,
La poursuite des juifs te marqua de l'étoile jaune,
Jusqu'au jour où le nazisme fit ton sort ultime,
Où tu te fixa en cachette à l'Annexe, en aumône.
Pendant ces deux années d'enfermement noir,
La nourriture se fit de plus en plus rare et pauvre,
Tes parents, ta soeur, tes voisins broyaient du noir,
Il fallait absolument se taire des autres, quelle pauvre!
Ton journal fut bravement rédigé en ces deux ans,
Tes émotions, tes joies et tes soucis s'y gravèrent,
Ton dégout de cette guerre marquèrent ces deux ans,
Jusqu'au jour où la gestapo arriva pour ouvrir ce repère.
Le chemin des camps de concentration fut ton destin,
Comme celui de tant de juifs, mais Bergen-Belsen là,
Fut ton arrêt, le dernier, sur cette vie si courte, oh destin!
Le typhus fut ta dernière lutte, après tant de souffrance là!
Christine Duhamel.