Depuis ma plus tendre enfance, je t’admirais si bonne, si gracieuse
De mes petits bras, je t’appelais, je t’enlaçais souvent, si tendrement
Dans tes bras si réconfortants, je te sentais si douce, si berceuse
Sur ton doux visage, se lisait pour toujours l’amour d’une maman.
Les jours d’écoles, tu m’y accompagnais le long des trottoirs
Au goûter, tu étais toujours présente, de toutes tes chansons
Au détour des magasins, tu m’achetais sans faute mes histoires
Lors des après-midi libres, tu m’offrais des glaces sans façon.
Le matin, tu me préparais mon mazagran de café, avec une faluche
Le midi, nous n’étions que deux, assises à l’étroit dans la cuisine
Le soir, tes repas garnissaient toute la table de mets sans trucmuche
Ton sourire bien épuisé ranimait ma journée scolaire si divine.
Autour de toi, tous tes bibelots et napperons parlaient de ton art
Les meubles bien cirés luisaient de toute leur propreté de faïence
Tes tabliers imprimés parlaient de tout ton travail sans retard
Tes mains si propres et blanches montraient toute ton importance.
Ta cinquantaine affirmée marqua la fin d’une vie d’ouvrages sans nom
L’arrivée effroyable du cancer plissa les jours du calendrier de l’Avent
Le nouvel an pleura pour l’éternité le doux refrain de ton prénom
Sur ta pierre tombale, chante à tout jamais l’ange des songes d’antan.
Christine Duhamel.